ENSEIGNEMENT YS. (1)

ENSEIGNEMENT

 

Thème : les grandes persécutions (1)
 

Commençons la série d’enseignement sur l’Eglise au 2e et 3e siècle après Jésus-Christ par le thème suivant : LES PERES APOSTOLIQUES.

On donne ce nom aux Pères de l’Eglise qui ont été les disciples immédiats des apôtres de Jésus-Christ. Pour avoir laissé des écrits, sept (7) d’entre eux sont bien connus. Il s’agit de : Hermas de Rome, Ignace d’Antioche, Polycarpe de Smyrne, Papias d’Hiérapolis, Clément de Rome, Barnabé et Diognète.

A travers leurs écrits, les Pères apostoliques offrent non seulement des informations très précieuses sur la doctrine et l’organisation de l’Eglise au 2e et 3e siècle, mais aussi des témoignages de leurs vies, en tant que disciples du Christ. Rapportons ici le témoignage du martyre de Polycarpe de Smyrne.

« Le tumulte fut grand quand le public apprit que Polycarpe était arrêté. Le proconsul se le fit amener et lui demanda si c’était lui Polycarpe. Il répondit que oui, et le proconsul cherchait à le faire renier [la foi] en lui disant : « Respecte ton grand âge » et tout le reste qu’on a coutume de dire en pareil cas ; « Jure par la fortune de César, change d’avis, dis : A bas les athées ». Mais Polycarpe regarda d’un œil sévère toute cette foule de païens impies dans le stade, et fit un geste de la main contre elle, puis soupirant et levant les yeux, il dit : « A bas les athées ». Le proconsul insistait et disait : « Jure et je te laisse aller, maudis le Christ » ; Polycarpe répondit : « Il y a quatre-vingt-six ans que je le sers, et il ne m’a fait aucun mal ; comment pourrais-je blasphémer mon Roi qui m’a sauvé ? »

Question de réflexion : A ce stade de notre relation avec le Christ, quel est le témoignage que nous pouvons en rendre ? Polycarpe de Smyrne, lui, a dit ceci : « Il y a quatre-vingt-six ans que je le sers, et il ne m’a fait aucun mal ; comment pourrais-je blasphémer mon Roi qui m’a sauvé ? ». Qu’en est-il de nous ?

 
Après les persécutions tout à fait accidentelles du premier siècle, nous entrons dans une période où tout en restant occasionnelles, elles sont réglementées. L’une des correspondances de l’empereur romain Trajan (98-117) avec Pline, gouverneur d’Asie Mineure (actuelle Turquie) mentionne la procédure de persécution des chrétiens de cette époque.
 
Les chrétiens sont des suspects. Il ne faut pas les rechercher. Mais si l’on en dénonce un, il doit se purger du soupçon :
  • d’athéisme en sacrifiant aux idoles (l’athée à cette époque, c’était celui qui ne croiyait pas aux idoles des romains),
  • de lèse-majesté en jurant par l’empereur ou en sacrifiant à l’empereur,
  • et de christianisme en reniant le Christ.
Le chrétien qui renie sa foi est immédiatement libéré. Mais ceux qui persistent dans leur foi sont mis à mort : les citoyens romains sont décapités, les autres sont brûlés vifs, crucifiés ou jetés aux bêtes. Les femmes sont souvent exilées ou vouées à l’infamie.
Une jeune fille du nom de Blandine fut, au cours de cette période, un exemple de fermeté dans la foi. Voici le témoignage laissé d’elle :
« La bienheureuse Blandine…Après les fouets, après les fauves, après le gril, elle fut finalement jetée dans un filet et livrée à un taureau. Longtemps, elle fut projetée par l’animal, mais elle ne sentait rien de ce qui lui arrivait, à cause de l’espérance et de l’attente de ce en quoi elle avait cru et de sa conversation avec le Christ : elle fut sacrifiée elle aussi ; et les païens eux-mêmes avouaient que jamais chez eux une femme n’avait souffert d’aussi grandes et d’aussi nombreuses tortures ».
Question de réflexion : Comment réagirions-nous si notre foi en Christ était ainsi mise à l’épreuve ? Par le déni du Christ ? Ou par la fermeté dans la foi ?
Pourrions-nous dire à Christ ceci : « Jusqu'à la mort nous te serons fidèles, jusqu'à la mort tu seras notre Roi » ?
 
Très bonne suite de semaine avec la grâce de Dieu, chers amis.

 

Rév. YAO SERGE